Qu’ont ces deux champions cyclistes en commun ? Et que devraient-ils inspirer aux employés des entreprises et à leur manager… ?
Vous ne les connaissez sans doute pas si le cyclisme vous est étranger. Et du reste que viennent-ils faire sur une plateforme de partage et d’échange d’idées consacrée au monde de l’entreprise. Attendez avant de fermer cette page, l’attitude de ces deux champions pourraient vous révéler les secrets de votre future réussite. On ne se moque pas ! D’ailleurs qui se moquent des cyclistes ne sont que des railleurs… (oui subtil jeu de mots)
Avant toute chose, faisons fi de toute polémique stérile et déplacée sur le dopage. Oui le dopage existe et existera sans-doute toujours dans le sport et les sports exigeants comme le cyclisme en particulier (qui reste la discipline la plus contrôlée, et par conséquent celle qui fait le plus parler d’elle en la matière – un si injuste paradoxe). Par ailleurs, le dopage existe aussi en Entreprise. J’ai croisé des cadres, parfois de haut niveau qui avaient recours à la poudre blanche ou aux amphet’ pour tenir la cadence, résister au stress ou se voir plus beau avant un discours en plénière devant des centaines de leurs employés. Et puis, tant qu’il y aura de la compétition il y aura de la triche, des coups tordus et des imposteurs. Ainsi va la nature humaine. Essayons tous de la transcender pour délivrer le meilleur de nous-mêmes.
C’est ce que font les deux champions en photos, et tous les suiveurs (terme non péjoratif pour décrire les fans assidus de cyclisme) le confirmeront. Vincenzo Nibali (à gauche casque doré) et Philippe Gilbert (à droite, maillot de champion de Belgique) sont des ” fuoriclasse ” (on va beaucoup parler italien, vous verrez plus bas), des exemples pour les champions en herbe, et surtout ce sont deux sportifs de haut niveau qui ont duré, ce qui est plutôt le gage d’une préparation saine (sans dopage) et d’un mental hors du commun. Et c’est du mental justement dont il est question.
Car ce dont il s’agit ici, c’est de l’approche qu’ils ont de leur métier dans ce qu’il a de plus emblématique, la compétition et les courses de prestige. Mais aussi et surtout de ce qui a forgé leur réussite et leur image bien à part dans un sport qui à l’instar de l’entreprise, tend à se standardiser et à se normaliser. A un tel point que tout individu (coureur, employé, manager) est devenu interchangeable, immédiatement remplaçable par un autre, nul n’y voit la différence, personne ne s’aperçoit même du changement voire de l’absence parfois. Il est intéressant de constater que depuis que l’Union Cycliste Internationale a rendu le port du casque obligatoire en 1991 pour des raisons légitimes de sécurité, les commentateurs les plus experts n’arrivent plus à distinguer tel coursier d’un autre, les lunettes n’arrangeant rien à l’affaire. Or Nibali et Gilbert, on les reconnait immédiatement dans le peloton, même vus de l’hélicoptère. Ils dégagent quelque chose de spécial, d’unique. Ils ont un style propre et qu’on soit un fan averti ou un spectateur néophyte, la réaction est la même, on a envie de les suivre.
Tous deux ont gagné les courses les plus prestigieuses du calendrier cycliste. Pour n’en citer qu’une infime partie : le Tour de France, d’Italie et le Tour de Lombardie pour le Sicilien Nibali, plusieurs classiques classées ” monument ” et le Championnat du Monde pour le Wallon Gilbert.
J’ai choisi deux évènements particuliers pour illustrer mon propos qui n’est pas en fait la compétition cycliste en soi, mais bel et bien le leadership . Et d’en référer à trois notions qui émaillent souvent les commentaires sportifs télévisés ou écrits : vista, grinta et brio .
Il m’est nécessaire de rapidement décrire ces deux moments particuliers du sport, sans quoi le rapprochement avec le monde qui nous intéresse, celui de l’entreprise perdrait tout son sens. Personnellement ils resteront à jamais gravés dans ma mémoire car ils sont épiques, c’est-à-dire mémorables par leur caractère extraordinaire, voire légendaire. Bref vous l’aurez constaté, ces exploits m’ont inspiré, comme j’aurais aimé l’être plus souvent en entreprise par mes collègues, subalternes ou managers (ce qui est arrivé).
Accrochez-vous et imaginez-vous confortablement installés dans votre fauteuil, un rafraîchissement à la main et le chat sur vos genoux.
2 Avril 2017, 101e Tour des Flandres Belgique, 260 km
Le tour des Flandres est une des classiques les plus difficiles du calendrier. Elle combine plaines venteuses, montées courtes mais abruptes et chemins pavés que seuls empruntent les engins agricoles. C’est la course qui rassemble chaque année la quasi-totalité du peuple flamand venu encourager les quelques deux cent participants de tous les horizons et répartis en une vingtaine d’équipes. L’esprit de la course, faite pour les durs-au-mal a peu évolué au fil des décennies alors que le cyclisme lui a beaucoup changé. L’afflux massif d’argent via le sponsoring et le système de points qui détermine les grilles de salaire des coureurs ont fini par cadenasser les courses. Les cyclistes professionnels commencent leur carrière très jeune car c’est un sport où à trente ans on passe dans la catégorie “senior”, ce sera bientôt le cas en entreprise aussi, vous verrez. En tous cas ils portent beaucoup plus beau qu’avant dans leur tenue intégrale en lycra, avec leurs jambes rasées, bronzées et huilées par les embrocations. En revanche côté caractère, il y aurait à redire par ceux de ma génération qui ont vécu la grande époque des Merckx, Hinault et autres Kuiper. Beaucoup de “pros” aujourd’hui se comportent en assistés, ne répondant qu’aux consignes de leur directeur sportif.
Il faut se rappeler que le cyclisme est un sport individuel ET collectif. Aucune course n’est gagnée sans un bon travail d’équipe, souvent réalisé dans l’ombre du peloton. Mais pour en revenir à la tactique, il faut aussi comprendre que tout est prédéfini avant la course et que les rôles sont clairement distribués. ” Ne pense pas – pédale ! ” pourrait-être le mot d’ordre. Le rappel des consignes est continuellement distillé à l’esprit des coureurs durant la compétition, via des oreillettes dissimulées sous les casques. Résultat des courses, celles-ci s’en retrouvent complètement stéréotypées dans leur scénario : Les sans-grades des équipes de seconde zone partent dans l’échappée matinale pour montrer le logo du sponsor à la télé, puis les rouleurs des grandes équipes se mettent à rouler pour amener leur leader en tête de course le plus tard possible avant que ces derniers ne se livrent à une dernière explication dans les 15-10 derniers kilomètres. Le spectacle en est devenu affligeant d’ennui dans une grande majorité des cas. A tel point que devant ces schémas préétablis et la baisse d’audience télévisée, la fédération envisage de temps à autres de bannir l’usage des oreillettes. Mais le mal est fait, les coureurs sont désormais prisonniers de leurs travers, des ” process ” de course. Pourquoi tout risquer pour gagner alors qu’une place de 12eme leur octroiera des points à valoriser lors de la reconduction du contrat en fin de saison…
Ces comptes d’apothicaire, Philippe Gilbert n’en a que faire, et ce depuis qu’il a embrassé la carrière. C’est un dynamiteur qui court à l’instinct. Ce 2 Avril il porte son attaque, seul, à 55 kilomètres de l’arrivée. Un suicide ! Ses concurrents en sont si estomaqués qu’ils ne songent même pas à prendre sa roue. Pire, à cet instant de la course, certains favoris musardent en queue de peloton convaincus que rien ne peut se passer à ce moment de la compétition. Personne ne reverra Gilbert avant l’arrivée. Dans la dernière demi-heure de course, les milliers de spectateurs célèbrent ivres de bonheur et d’incrédulité, la fabuleuse performance et la victoire fragile mais promise à leur compatriote. Pendant ce temps un trio de favoris lancés aux trousses du Wallon et emportés par leur fébrilité, chutent là où ils n’auraient jamais dû tomber. Gilbert en termine épuisé mais conscient de la portée de son exploit. Il se permet même de descendre de bicyclette à dix mètres de la ligne qu’il franchit en portant à bout de bras son outil de travail.
Pour gagner, Gilbert à fait preuve de trois choses : Vista – Brio – Grinta. Et son manager a témoigné lui d’une grande intelligence… on verra comment.
17 Mars 2018, 109e Milan-San Remo – 294 km
Milan San-Remo est un autre “monument” du cyclisme. Partant de la capitale Lombarde avant de parcourir la plaine du Po, elle passe le col souvent enneigé du Turchino pour ensuite longer la côte Ligurienne, opposer les coureurs aux ” Capis “, des bosses d’apparence anodines mais que la distance inhabituelle et les conditions climatiques de Mars ont rendu difficiles. Enfin elle se termine sur la prestigieuse via Roma de San Remo, au terme d’une descente scabreuse.
C’est une course destinée aux routiers sprinters, une typologie de coureurs très rapides sur les derniers hectomètres, souvent de corpulence athlétique et qui misent sur une arrivée groupée. C’est dans ce sens que les directeurs sportifs font rouler les équipiers, choisis spécialement pour leur aptitude à maintenir une grande vitesse qui découragerait toute velléité d’attaque. C’est dire que les poids plumes n’ont pas leur place ici, si ce n’est pour y faire de la figuration. Ce n’est pas le style de la maison Nibali. Vincenzo, l’ainé d’une famille modeste, le requin de Messine, Im81 et 65kgs tout mouillé. Une paille mais une paille dotée d’un mental d’acier, qui connait les faiblesses liées à son gabarit mais capitalise sur ses forces : des talents de descendeur hors-pairs qu’il combine avec une absence d’inhibition face à cet exercice périlleux, et surtout, une faculté à penser les scénarios de course ” en dehors de la boite “.
Au matin du 17 Mars, tout le monde mise sur un sprint massif. D’autant plus que la pluie fine qui arrose les deux cent premiers kilomètres n’engage pas à l’échappée. Arrivés sur les rives de la Méditerranée, les grosses écuries mènent un train d’enfer annihilant toute tentative de sortie. Les Capis sont avalés tels des amaretti avec le café. Le peloton arrive groupé au pied du Poggio di San Remo, l’ultime difficulté. Des attaques vont fuser – pour montrer le maillot – mais chacun s’accorde à conclure qu’elles seront vaines. Car partir trop tôt c’est se condamner à un effort athlétique improbable, et attaquer trop tard à affronter la meute de poissons pilotes pédalant rageusement pour emmener leur sprinter. Tout le monde a oublié Vincenzo Nibali qui attaque juste avant le début de la descente, quand le peloton a besoin de quelques secondes pour souffler après avoir avalé gloutonnement le Poggio. Nibali, sûr de son adresse en descente se jette dans celle-ci à tombeau ouvert. Il a déjà fait le coup quelques mois plus tôt au Tour de Lombardie. Pourtant personne ne croit en lui. Le peloton est persuadé de revenir. Il reviendra…. Pour échouer sur les talons du Sicilien qui franchit la ligne en vainqueur devant les tifosis (fans en Italien) en furie.
La recette de la Primavera à la Nibalèse : Vista – Brio – Grinta !
Vista – Grinta – Brio
Maintenant que vous voilà un peu plus calés en histoire du cyclisme, voyons ce que cachent ces termes utilisés principalement dans le domaine sportif… et comment ils pourraient ou devraient s’appliquer en entreprise.
#Vista
Selon une définition du net, la vista est ” la clairvoyance de la stratégie du jeu “. De l’Italien vedere (voir) décliné en vista (vue).
D’autres définitions ajoutent une dimension liée à l’espace de vue… au détour d’un chemin, au sommet d’une colline, à travers des arbres ou d’une ruelle très étroite. Cette définition liée à l’espace informe sur la faculté à ” voir clair dans un faisceau cependant restreint “. Dans le cas de Gilbert et de Nibali, la lecture de la course en train de se dérouler ne leur permettait sans doute pas d’envisager la tactique choisie très longtemps à l’avance. La fenêtre de tir comme on dit était très réduite. Ce sont les circonstances de la compétition (endroit où se trouvait le coureur au moment de sa prise de décision) liées à son expérience (anticiper l’absence de réaction des adversaires), ses compétences (la résistance de Gilbert, les talents de descendeur de Nibali) mais également son “gut feeling ” (instinct, intuition) qui se sont avérés déterminants pour le vainqueur..
Mais pour faire parler sa vista et suivre son intuition, encore faut-il oser braver les codes dictés par le milieu (on n’attaque pas si loin de l’arrivée ou au début d’une descente dixit les manuels de stratégie vélocipédique) ou plus difficile encore les ordres du Directeur sportif.
C’est là aussi qu’il faut reconnaitre tout le talent managérial d’un Patrick Lefevere qui a préféré laisser faire lorsque contre toute attente son coureur Philippe Gilbert a lancé son attaque suicidaire, dans la course la plus importante aux yeux du sponsor et au risque de semer une confusion totale au sein de l’équipe en plein effort.
Mais comme Lefevere fait lui-même confiance en sa propre vista (et en ses coureurs), il a joué le jeu, débranché l’oreillette et donné vingt kilomètres à son leader avant de valider définitivement la marche à suivre. Stratégie gagnante.
Ramené à l’expérience de l’entreprise, posons la question: face aux enjeux financiers, aux business plans hyper balisés, aux process érigés en feuille d’évangile, combien de collaborateurs compétents et expérimentés laissent-ils leur intuition les guider dans leur choix, quand l’instant se fait critique ? Et combien parmi leurs managers, ayant pourtant le mot leadership accroché en permanence au coin des lèvres, les laissent-ils faire ou mieux encore les encouragent ?
Pour en revenir au sport, précisons que la vista ne profite pas uniquement aux athlètes les mieux dotés par la nature. Pour citer une catégorie de cyclistes, les sprinters, les gros gabarits (Mario Cipollini, Marcel Kittel, André Greipel) sont intrinsèquement favorisés par leur masse musculaire imposante. Cela n’a pas empêché de plus petits gabarits (Robbie Mc Ewen,Mark Cavendish, Caleb Ewan) de les battre régulièrement, en capitalisant sur leur science du placement et leur vista. Prendre la meilleure décision le plus rapidement possible pour suivre l’aspiration la plus profitable, s’engouffrer dans l’espace le plus opportun… La vista n’est donc pas une histoire de surdoués, elle est accessible à tous et se cultive, on y reviendra.
#Brio
Le brio trouve son origine étymologique dans plusieurs langues : il signifie ” ardeur ” en Italien ou en Espagnol, ” audace ” en ancien irlandais (brig), ” ardent ” en ancien Français (a-brivé), ” haute estime ” en Gallois…
En musique on parle du caractère brillant et résolu d’une composition. Brio fait souvent référence à la fougue, l’énergie, une forme de vivacité du geste et de l’esprit.
C’est le composant indispensable à la vista, son jumeau. L’intuition peut-être là mais encore faut-il ” se lancer “. Sans cette audace, ce goût du beau geste, ce ” panache ” pour reprendre un quasi-synonyme, Gilbert aurait-il entamé son épuisant marathon, et Nibali se serait-il jeté comme un forcené dans la descente du Poggio au risque de sa vie ?
C’est ce brio qui nous manque parfois, alors que nous sommes convaincus de notre intuition, de notre compétence et de notre grinta, l’aptitude à encaisser la charge de travail sur la durée nécessaire. Cette étincelle, ce déclencheur qu’il nous suffit d’actionner pour qu’en un instant se produise le coup d’éclat qui changera la face des choses. Sans compter la simple beauté du geste qui peut inspirer autour de nous. Cela peut-être de refuser de se compromettre dans des décisions illogiques, iniques, destructrices à long terme et pourtant soutenues par la hiérarchie.
#Grinta
C’est tout simplement la ténacité. Cinquante-cinq kilomètres seul dans le vent avec un peloton ligué contre-vous et déchainé à votre poursuite, c’est un challenge à la fois physique et surtout mental. Il faut y croire ! On imagine ce qui a pu traverser l’esprit de Patrick Lefevere (“ça va pas marcher, trop loin !) ou des proches de Nibali devant leur téléviseur (trop vite dans ces virages, il va se rompre les os). Peut-être ces doutes ont-ils également effleuré les pensées des deux champions. Peut-être ont-ils été tentés de stopper leur folle initiative, de réintégrer les rangs pour essayer une autre tactique plus rassurante, plus conventionnelle… Ils ont tenu bon, fidèles à leur instinct, en leur croyance que leur action ” disruptive ” (pour reprendre un terme à la mode) allait payer. Et ça a payé !
Au bureau, gardons-nous facilement le cap quand notre micro-manager nous menace insidieusement pour ne pas avoir suivi les routines ? Avons-nous assez de grinta pour aller contre vents et marée et délivrer ce que nous savons être la meilleure méthode pour satisfaire clients et stakeholders ?
Une anecdote personnelle : en 2002, alors que j’étais directeur du magasin IKEA de Toulon, Ingvar Kamprad qui séjournait régulièrement dans la région est venu en ” visiteur “. Sur un détail de merchandising, il a mis en cause le CEO IKEA France et le CEO Global de l’époque, rien que cela, vociférant que ces derniers ne méritaient pas leur poste. Ce alors que la faute incombait à l’équipe du magasin, donc m’incombait à moi. Comme il ne voulait rien entendre de mes explications, j’ai attendu le lendemain pour lui rédiger une lettre qui disculpait les deux CEO en question et confirmait ma propre responsabilité. Et j’ai pris le volant, fébrile, pour aller lui remettre ce courrier en main propre, chez lui. Je me disais que ma dernière heure dans l’entreprise avait sans doute sonnée. Il était là, je lui ai remis la lettre, confus et tremblotant (quand même…j’étais face à un monument). Il l’a lue, a visiblement apprécié, l’a déchirée et m’a invité à découvrir la dernière production de son domaine viticole (infame à l’époque). A postériori, je me dis que derrière ma réaction il y avait sans doute un peu de vista mais surtout pas mal de brio. J’ai avant tout suivi mon instinct, et je suis resté seize ans de plus dans l’entreprise.
Il n’est pas question ici de faire l’apologie de la prise de décision irrationnelle et irréfléchie. La vista par exemple relève d’une lecture ultra-rapide de la situation en cours et des mécanismes inconscients qui nous mènent dans la bonne direction. Elle ne réfère en rien d’irrationnel. C’est une qualité que nous avons tous en nous et que nous pouvons cultiver. En tant que manager et leader nous pouvons aider nos collaborateurs à la développer également et les encourager à faire mettre en oeuvre le combo gagnant “vista-grinta-brio”.
La vista est le fruit de l’expérience, de l’empirisme. Par conséquent elle ne peut se développer qu’en se confrontant à l’échec et en adhérant à la notion de ” droit à l’échec ” cautionné par sa hiérarchie, ses pairs et ses subalternes. Si ce droit à l’échec n’est pas vraiment accordé, alors il faut le réclamer, le saisir. Car si le management se confie à autrui, le leadership lui se prend.
Comme en témoignent Gilbert et Nibali, mais aussi de grands entrepreneurs comme Ingvar Kamprad, oser c’est apprendre à perdre, mais avant tout à gagner.
Jean-Yves Masse, fondateur de Engage & Deliver.